jeudi 17 décembre 2009

Texte volé : 4h26

Parce que c'est pile ce que je ressens, parce j'aurais pu l'écrire (si j'avais son talent) tellement il colle à mes sentiments. Voici un joli texte qui m'a tiré une larme.

Bravo à Stadire auteur de ce texte et merci de m'avoir autorisé à le publier ici.


4h26

"4 heures 26 et tu hurles. 4h26 et je file dans ta chambre. Et toi, dans ton lit de grand qui est encore bien trop grand pour toi, toi le cheveu mouillé de sueur et de larmes, tu pleures.
4h26 et je te passe la main sur le front.« Bébé... c'est un cauchemar ».4h et des poussières et tu as un hoquet, tu as un mal de chien à te sortir de ce cauchemar, tu as du mal à te réveiller.« Bébé... chéri... »

Tes yeux s'ouvrent enfin, et tu me dis que c'est le loup, qu'il te mord et que même quand tu veux retirer ta main il te mord encore plus fort. Alors je te caresse et te rassure, te propose un verre d'eau parce que c'est magique et que ça chasse les vilains rêves, je te mens et je te jure qu'il n'y aura plus de loup et je te dis que maintenant je suis certaine que tu vas rêver que tu es dans un très joli champ avec des papillons de toutes les couleurs et que même tu vas devenir copain avec un mouton très mignon.
Et tandis que je te dis cette phrase, au moment même où je te le dis, chéri, je me vois, moi, enfant, dans mon lit pleurant, un cauchemar également. Je me souviens que papa était venu me calmer, je me souviens qu'il m'avait proposé un verre d'eau, je me souviens qu'il m'avait dit qu'il était sûr que j'allais faire un très joli rêve, je me souviens qu'il m'avait dit que j'allais certainement rêver que j'étais dans un champ, qu'il y aurait des papillons de toutes les couleurs et que j'allais me faire un copain mouton, même qu'il allait être très sympa avec moi.
Et tu sais quoi chéri, et tu sais quoi bébé, à 4h25 je ne me souvenais absolument pas du tout de ce moment de mon enfance. Il a fallu que je te le dise pour que jaillisse de ma mémoire cet instant de mon passé, ce moment fulgurant planqué quelque part dans une case de ma boite crânienne.
Et tu sais quoi mon ange, je me demande si, peut-être, éventuellement, le papa de papa ou la maman de papa lui avait dit, un jour qu'il faisait un cauchemar, exactement la même chose.
Et tu sais quoi mon chou, je crois que je ne vais même pas te le dire ce que j'ai vécu ce soir là, parce que ce soir là j'ai vécu ce que je ne cesse de vivre depuis que je suis maman : des moments de flashback.

Je te laisse découvrir, un jour, si tu es père, ce sentiment vertigineux. Et peut-être qu'un jour, toi aussi, tu iras consoler ton enfant et peut-être qu'un jour, toi aussi, tu te souviendras de toutes ces histoires de papillons et de mouton."






Stadire à un super blog aussi ICI

Aucun commentaire: